Jane Eyre

Charlotte Bronte
Angleterre


Critique: 


J’ai fini récemment la lecture de ce livre. C’est en lisant « Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates» que j’ai eu envie de connaître cette œuvre.

 

J’ai pris une édition de 1965, avec 524 pages et des illustrations de Claude Robert. Je n’avais pas la sensation que je voulais arriver rapidement à la fin du livre. Je me délectait à le lire.

 

Ce livre, écrit par Charlotte Brönte en Angleterre et publié en 1847 raconte l’histoire de l’orpheline Jane Eyre. C’est une histoire d’amour, certes, mais il y a bien plus là-dedans.

 

L’auteur critique la stricte hiérarchie sociale de l’Angleterre à l’époque et prône l’égalité des des sexes.  L’héroïne du roman ne veut pas dépendre d’un mari uniquement par l’amour, elle cherche à vaincre l’oppression en étant financièrement indépendante. Mais il y a aussi la domination patriarcale qu’elle doit vaincre : les principales figures masculines du roman la veulent, chacun à sa façon, en position de soumission. Les dialogues, les répliques et réflexions de Jane nous guident dans sa quête à la connaissance de soi.

 

Bertha Mason, la folle, est aussi un élément important et intriguant. Sa présence représenterait bien plus qu’un empêchement au bonheur de l’héroïne (ce qui serait trop réducteur d’ailleurs) entre autres analyses, elle pourrait servir aussi comme avertissement à Jane de ce qu’un abandon totale à Rochester pourrait aboutir. Bertha est une femme dans le comble de l’oppression, de l’isolement, son sort est décidé par son mari.

 

J’admire la capacité qui ont  certaines personnes à bien  observer les sentiments humains et de réussir à les décrire avec un tel don pour l’écriture que nous, les lecteurs, arrivons non seulement à comprendre et à nous identifier comme nous prenons du plaisir à lire. En plus quand je pense que Charlotte Brönte avait 29 ans quand le livre a été publié, je ne peux que l’admirer davantage.

 



J’ai utilisé  quelques informations qui sont sur 
http://www.sparknotes.com/lit/janeeyre/ pour m’aider dans la rédaction de cet article. Le site est en anglais, mais le niveau n’est pas très difficile. Il présente une bonne analyse du livre avec résumé des chapitres et quelques analyses un peu plus ciblées.

 









  

Quelques citations :

 

« On suppose les femmes généralement calmes : mais les femmes sentent comme les hommes ; elles ont besoin d'exercer leurs facultés, et, comme à leurs frères, il leur faut un champ pour leurs efforts. De même que les hommes, elles souffrent d'une contrainte trop sévère, d'une immobilité trop absolue. C'est de l'aveuglement à leurs frères plus heureux de déclarer qu'elles doivent se borner à faire des poudings, à tricoter des bas, à jouer du piano et à broder des sacs. »

 

"Je sentis la vérité des paroles de M. Rochester, et j'en conclus que si jamais je m'étais oubliée, si jamais j'avais négligé les principes appris dans mon enfance, si,poussée par la tentation, sous un prétexte quelconque et même avec toutes les excuses possibles, je m'étais décidée à succéder à ces malheureuses femmes, un jour ma mémoire exciterait chez M. Rochester le même sentiment que le souvenir de ses maîtresses. Je ne dis rien de ma conviction, il suffisait de l'avoir ; je l'enfermai dans mon cœur, afin qu'elle pût me servir au jour de l'épreuve. »

 

 

"Et, malgré tout, je continuais à me dire : « Je me dois à moi-même ; plus je suis isolée, moins j'ai d'amis et de soutiens, plus je dois me respecter."

 

"Jamais, dit-il en serrant les dents, jamais je n'ai vu une créature aussi frêle et aussi indomptable. Elle est entre mes mains comme un fragile roseau, continua-t-il en me secouant de toute la force de son poignet ; je pourrais la plier avec un de mes doigts : et quel bien cela ferait-il, si je la pliais, si je la domptais, si je la jetais à terre ? Regardez ces yeux, regardez cette enfant résolue, sauvage et indépendante, qui semble me défier avec plus que le courage, avec la certitude du triomphe! "

 

« Il y a des gens qui font peu de cas d’une tendresse véritable et généreuse. J’avais sous les yeux deux natures chez lesquelles ce sentiment n’existait pas : l’une avait une intolérable amertume, l’autre manquait de saveur. La tendresse sans la raison constitue un caractère faible et impuissant, mais la raison sans la tendresse rend l’âme aigre et rude. »

 



 

Film Jane Eyre

Réalisé par Franco Zeffirelli

Avec Charlotte Gainsbourg, Willian Hurt, Joan Plowright

 

L’adaptation n’est pas très fidèle. Les acteurs jouent bien, le décors est magnifique. Mais il vaut mieux d’abord lire le livre, vu que le film est vraiment très réducteur. Jane est fade, nous ne savons pas ce qu’elle pense, comment évoluent ses réflexions. Dans le film le caractère fort de Jane est réduit (ou anéanti) et il manque beaucoup le développement (même bref) des moments-clés de l’histoire pour que l’on puisse saisir l’essence des actes de l’héroïne.

 

C’est clair qu’une adaptation cinématographique de 1h56 d’un classique de plus de 500 pages ne peut pas être très développé. A voir après avoir lu le livre j’insiste.

 

ICI, un site qui liste plusieurs adaptations déjà faites de Jane Eyre.

 

http://jane.eyre.over-blog.com/article-2517949.html

 

 

  

 

 

 

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